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j. k. huysmans

que où la simplicité d’enfant des vieux narrateurs n’existe plus, il semble que le génie même ne suffirait pas, à moins que ce ne fût précisément le génie de l’exégèse. Or, l’impuissance, à cet égard, de notre auteur, est une espèce de spectacle.

Entre mille exemples, voici ce que je trouve dans L’Oblat, page 108 : « Le souvenir l’assaillait de ce passage si suggestif, si divinatoire (sic), de saint Fulgence commentant l’Évangile de saint Jean sur la résurrection de Lazare et disant très-nettement : « Jésus pleura, non pas, comme le crurent les Juifs, parce que son ami était mort, mais il pleura parce qu’il allait rappeler celui qu’il aimait aux misères de la vie. » Et le fait est, ce qu’une fois suffit et amplement ! » soupira Durtal[1].

  1. Ce que pour combien. — Ce qu’une fois suffit ! Ce que la sainteté est rare ! Ce que je suis las ! Ce que j’ai eu froid aux pieds pendant la messe de minuit ! Ce que le jeûne est rasant dans la vie religieuse ! Tout ce qu’il vous plaira. Il faut croire que Huysmans tient beaucoup à cette forme qui lui paraît plus familière, plus déboutonnée et, par conséquent, plus aimable que la forme grammaticale, car il ne s’en lasse pas, surtout dans les soliloques.