Page:Bloy - Sueur de sang.djvu/194

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ment généreux pour ne pas mettre l’armée française hors d’état de nuire, en l’anéantissant. Un massacre de Quatre-vingt-dix mille Fransquillons, en fumant d’excellents cigares, eût comblé ses vœux !

— Nous en viendrons, disait-il, avec une charmante bonhomie, à fusiller tous les habitants mâles.

À Trochu qui lui demandait un armistice pour enterrer ses morts, il fit répondre ceci :

— Les morts sont aussi bien hors de terre que dedans.

Jules Favre, à son tour, s’étant plaint qu’on tirait sur les malades et les aveugles… l’Institution des Aveugles, s’attira cette répartie d’une délicatesse vraiment prussienne :

— Je ne sais pas pourquoi les Parisiens se plaignent de cela. Ils font bien pis : ils tirent sur nos gens, des gens valides et bien portants.

Enfin, le même Jules Favre lui disant qu’on voyait encore sur les boulevards une foule de beaux enfants :

— Cela m’étonne, répondit-il. Vous ne les avez donc pas encore mangés ?

Ce trait d’esprit, d’un goût délicieux, n’eût pas déplu à sa vieille femelle, aujourd’hui pourrie, qui demandait qu’on brûlât les petits enfants.

Je vous dis qu’il y en a comme ça vingt mille lignes. Mais d’une idée sur quoi que ce soit, jamais l’ombre.