Page:Bloy - Un brelan d'Excommuniés, Savigne, 1889.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
un brelan d’excommuniés

men de l’Infini résidant au plus caché de son âme, en attendant de s’exhaler dans d’incomparables vers.

C’est, assurément, une fameuse originalité d’être un poète catholique, mais c’en est une plus grande encore d’être ce poète quand on a écrit les Fêtes Galantes. Imaginez Watteau jeté en bas du chevalet de Cythère par l’ouragan d’une conversion et se mettant à peindre, de son pinceau prostitué, les sujets de Fiesole ou du vieux Memling, en pleurant d’amour.

Huysmans, le seul qui, dans l’immonde silence de la critique, ait osé glorifier Verlaine, affirme, dans À Rebours, que tout l’accent du poète est contenu en ces seuls vers des Fêtes Galantes, qu’il qualifie d’adorables :


Le soir tombait, un soir équivoque d’automne :
Les belles, se pendant, rêveuses à nos bras,
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
Que notre âme, depuis ce temps, tremble et s’étonne.