Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/102

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tion du Sénat et je veux lui dire aussi — je peux le faire sans trop de présomption, je crois — qu’en votant ces lois comme nous le lui demandons, il aura donné son concours précieux à une œuvre qui, malgré tout, ne manque pas d’une certaine grandeur.

On a parlé tout à l’heure de l’économie hitlérienne et je me suis entendu comparer à M. Hitler. Je sais qu’on se connaît toujours bien peu soi-même ; mais j’avoue que je ne m’attendais pas à cette comparaison. La vérité, c’est qu’au contraire l’ensemble des projets de loi dont nous avons saisi le Parlement est un témoignage, et un témoignage précieux, qui portera son fruit en faveur des institutions démocratiques. Ces projets de loi montrent, en effet, quel est l’ensemble de progrès que l’on peut réaliser à l’intérieur des institutions démocratiques, et dans un esprit démocratique, puisqu’ils reposent essentiellement sur l’accord, sur la convention, sur le contrat librement débattu entre les organisations représentatives ou du patronat ou de la classe ouvrière, puisque, dans la mesure où ils impliquent une intervention ou plutôt un arbitrage de l’État, c’est l’arbitrage d’un État libre, c’est l’arbitrage du Gouvernement responsable devant des Assemblées élues, devant un Parlement représentant la souveraineté populaire. Voilà ce que sont ces lois qu’on a qualifiées d’autocratiques et d’hitlériennes.

Le Sénat ne peut pas non plus être insensible à une telle considération. Nous avons présenté ces textes au Parlement. Nous avons eu la bonne fortune de voir voter la plupart d’entre eux par la Chambre, avec une majorité bien voisine de l’unanimité. Nous avons obtenu le concours de la Chambre. Je demande au Sénat de ne pas refuser le sien au Gouvernement.