Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il y a, en effet, là-bas, des conflits cruels, d’autant plus cruels que, jusqu’à présent, nous n’avons pas pu persuader les parties d’accepter les procédures d’arbitrage, auxquelles, je dois le dire — et M. Mahieu le sait comme moi — les ouvriers de la Sambre et les ouvriers de Lille sont prêts.

Les ouvriers de Lille ont déjà évacué les usines, ceux de la Sambre sont prêts à les évacuer dans une heure, à la simple nouvelle que la procédure d’arbitrage est acceptée ; ils les évacueraient même avant que l’opération de l’arbitrage eût commencé.

Si vraiment, les délibérations et la formule adoptée par le Sénat peuvent nous aider en quelque chose dans nos efforts pour obtenir des patrons et des ouvriers qu’on ait recours enfin aux procédures d’arbitrage, je crois qu’un résultat important et précieux aura été obtenu. L’argument invoqué par M. Mahieu : l’arrêt des fabrications dans la Sambre et dans la grosse métallurgie de Lille risque en ce moment de priver de matières premières un certain nombre d’usines qui travaillent pour la défense nationale, est senti par les patrons, mais je vous réponds, monsieur Mahieu, et vous le savez comme moi, qu’il n’est pas senti par les ouvriers d’une façon moins profonde.

… Voici, selon moi, pourquoi le Sénat devrait, sous une réserve que je vais lui indiquer dans un instant, voter le second paragraphe de l’article 2 et repousser l’amendement de M. Georges Pernot.

Nous sommes ici en présence, si je puis dire, d’une disposition transitoire à l’intérieur d’une loi transitoire. Car le débat qui est suivi avec tant d’intérêt par le Sénat porte exclusivement sur les grèves qui seront en cours jusqu’au moment de la promulgation du décret. Il ne s’agit donc que d’un petit nombre de cas, très limités par leur nombre