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Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/124

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Je vous demande de considérer cela, je vous demande de considérer que la paix intérieure en France est aujourd’hui une des conditions de la paix dans le monde.

Le Sénat, dans sa très grande majorité, je crois, peut-être même dans son unanimité, cela est possible, éprouve de la sympathie et serait prêt peut-être à marquer un assentiment à l’effort que nous avons fait depuis des mois pour préserver la paix de l’Europe. Cet effort est vain, ou du moins compromis, nous en sommes convaincus, si nous ne parvenons pas à maintenir en France tout à la fois l’ordre public et la concorde civique. C’est de cela que nous vous demandons les moyens. Nous n’avons pas d’autres pensées.

Le Sénat nous suspecte de je ne sais quelles intentions partiales. Il pense que, par des procédures de ce genre, nous voulons consolider dans le pays, ou le pouvoir, ou le monopole, de telle ou telle organisation ouvrière. Messieurs, là-dessus, je veux m’expliquer tout de suite. Nous n’avons jamais entendu, soit par le projet de loi que nous vous avons soumis, soit par la demande de pouvoirs que nous vous présentons, installer le monopole en France de l’organisation confédérée. Elle est puissante, elle est l’organisation la plus puissante, elle est l’organisation la plus représentative. C’est un fait, le Conseil national économique composé de patrons et d’ouvriers l’a lui-même reconnu sans discussion. À quoi sert de fermer les yeux devant les faits ?

Je m’adresse à mes amis radicaux de cette Assemblée. N’ai-je pas le droit de rappeler que le Parti Radical participe au même titre que la Confédération Générale du Travail à la formation du Rassemblement Populaire qui a emporté la majorité, qu’on le veuille ou non, aux dernières élections législatives ? N’ai-je pas le droit de leur rappeler que les congrès du Parti Radical, à maintes repri-