Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/125

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ses, et je crois bien encore le congrès de Biarritz, ont adhéré au programme de la Confédération Générale du Travail ? J’ai le droit de rappeler des faits comme ceux-là.

Ce nom de confédération a-t-il donc, je le demande, quelque chose qui brûle les lèvres quand on le prononce ? Et d’ailleurs, messieurs, depuis quelques mois, si je vous rappelais toutes les circonstances où, en présence de tel ou tel conflit délicat, on est venu nous dire, — nos collègues de la Chambre et parfois aussi nos collègues du Sénat — : « Ici ou là, il y a un incident pénible ; ne pouvez-vous pas faire intervenir la Confédération Générale du Travail pour y mettre un terme ? » Combien de fois nous a-t-on demandé cela et combien de fois l’avons-nous obtenu !

Par conséquent, il faut envisager cette question aussi franchement. Il est impossible de faire réussir en France une procédure de conciliation et d’arbitrage, si les organisations ouvrières et patronales ne se sentent pas également intéressées à la faire réussir, si elles ne s’y trouvent pas engagées, si elles ne s’en jugent pas responsables. C’est là l’intention, l’explication véritable des textes que nous vous proposons.

J’ai fait au Sénat un appel plus long et plus complet que celui que je voulais lui adresser. Mais je l’assure qu’il est en présence d’une décision sérieuse. Ni pour vous, ni pour nous, ni pour personne il ne faudrait qu’on eût l’impression qu’une loi de ce genre, dont l’intention ne peut être douteuse, dont les effets sont attendus et réclamés de tous, devient vaine ou inopérante parce que, dans ces va-et-vient interminables entre les deux Assemblées, elle a perdu quelque chose de sa vertu propre, de la confiance qu’elle peut inspirer, ou bien parce que des modifications continuelles de textes auront paralysé d’avance l’application qu’il sera possible d’en faire. Nous ne vous demandons pas autre chose