Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/141

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doute, elle s’est montrée impuissante à prévenir une agression et à arrêter une guerre. Mais la cause de l’échec ne réside pas dans le Pacte ; elle réside dans l’application tardive, incertaine, équivoque du Pacte. La conséquence qu’il convient de tirer de l’échec n’est pas le relâchement, mais bien le resserrement des obligations que le Pacte implique. Le Gouvernement français ne pourrait donc se rallier à aucune des formules de révision qui réduiraient la Société des Nations à un rôle de consultation académique. Il est prêt à proposer ou à accepter tous les modes d’aménagement ou d’interprétation qui accroîtraient l’efficacité pratique du Pacte, et l’adapteraient plus exactement ou plus promptement à ses fins.

La France déclare hautement et attestera par ses actes sa fidélité à la loi internationale. Elle veut rejeter loin d’elle toute pensée de déception ou de découragement. La France donne sa parole et tiendra sa parole. Elle veut faire de la sécurité collective une réalité. Elle contribuera de toute sa force à ranimer dans la Société des Nations et autour d’elle, cet élan d’enthousiasme et de foi qui fit la beauté de quelques grandes heures : en 1924, au moment du Protocole, en 1932, quand s’ouvrit la Conférence du Désarmement, et aussi à l’automne dernier quand tous les États associés proclamaient leur résolution unanime. Par delà le moment présent, nous nous reportons vers ces souvenirs où nous trouvons à la fois un réconfort, une expérience, une règle. Nous n’épargnerons rien pour leur rendre vie. Nous n’épargnerons rien pour ramener et pour fortifier sans cesse la confiance entre les puissances qu’anime la même volonté. Et nous nous félicitons que nos récents entretiens nous aient permis de vérifier une exacte conformité de vues avec la plupart des puissances ici représentées auxquelles nous lient des engagements de garantie ou d’assistance mutuelle.