Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quelles possibilités d’appliquer un texte comme celui-ci, à une époque aussi tardive, au moment où la moisson est terminée ! »

Pas un instant Monnet n’a fléchi. Pas un instant on n’a pu voir se détendre en lui cette espèce de volonté tranquille, inflexible, inébranlable, qui est toujours calme et souriante, qui a surmonté l’un après l’autre tous les obstacles.

La loi a été votée à la Chambre. La loi a été votée au Sénat. La loi a été appliquée.

Une des plus grandes réformes que la République ait accomplies portera accolée le nom de Georges Monnet.

Eh bien, mes chers amis, c’est, cela surtout que je voulais lui dire aujourd’hui, avec une affection de grand frère, de frère aîné, — car moi, je suis beaucoup plus vieux que lui — avec une affection que la vie n’a fait que resserrer. Je le connais bien, maintenant. Ce qu’il y a au fond de lui, c’est une absolue sincérité, et c’est cette sincérité totale qui le rend à la fois si simple, si tranquille et si courageux. Il ne doute pas ; il n’hésite pas, parce que, lorsque la conviction s’est formée en lui, elle est complète. C’est cela qui lui donne dans la vie cette allure où l’on sent à la fois tant de tranquillité et tant d’intrépidité.

Maintenant, vous voyant réunis, je vais vous parler d’autre chose, et ce que je veux vous dire m’est inspiré par l’autre partie de cette journée. Cet après-midi, entre camarades, entre amis et militants du Front populaire, nous avons célébré joyeusement un événement qui, pour nous tous, était agréable. Ce matin, à quelques kilomètres d’ici, — un certain nombre d’entre vous étaient sans doute là-bas — nous avons accompli une autre