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Le 6 septembre, avait lieu, à Luna-Park, une fête organisée par la Fédération Socialiste de la Seine. Léon Blum y vint, pour exposer et justifier, devant les masses ouvrières, la politique suivie par le Gouvernement dans la question espagnole :

Mes chers amis,

Je n’étais pas inscrit au programme de cette fête. C’est moi qui, hier soir, à la fin d’une assez dure journée, et après m’être entretenu avec nos camarades délégués des usines métallurgiques de la région parisienne, ai demandé à la Fédération socialiste de la Seine de m’accorder aujourd’hui son hospitalité. Je m’étais entretenu avec nos camarades des usines. J’éprouvais le besoin, le besoin impérieux, de m’entretenir maintenant avec mes camarades et mes amis de la Fédération.

Je n’ai pas besoin de vous dire longuement pourquoi. Je ne ferme pas les yeux, croyez-le bien, à la réalité. Je ne voulais pas laisser s’installer, sans m’expliquer, un malentendu cruel entre le gouvernement de Front Populaire que je préside, et une partie tout au moins des masses ouvrières ; je ne veux à aucun prix le laisser subsister.

On se demandera peut-être si je parle en qualité de chef du Gouvernement ou en qualité de militant socialiste ; qu’on se pose ailleurs la question, si l’on veut, mais pas ici. Du reste, je vous avoue que je n’arrive pas à distinguer très bien, en ce qui me concerne, entre les deux qualités.

En tant que chef du Gouvernement, je ne pour-