Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/182

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tude quelles seraient ou les obligations ou les ambitions de ses chefs.

Je dis que d’un côté il y a pour nous une sécurité et de l’autre qu’il subsiste pour le moins un risque.

Quiconque se place au point de vue de l’intérêt immédiat du pays doit sentir cela et je le sens comme chacun de vous. Et, si quelque chose aujourd’hui doit être aux yeux de tous un affreux scandale, c’est que cet intérêt évident de la France ait été à tel point méconnu par une presse partiale jusqu’au crime et jusqu’à la trahison, faisant passer par-dessus tout certain esprit personnel de représailles ou certain égoïsme collectif de classe. Je ne veux pas chercher les mobiles qui, d’ailleurs, diffèrent selon les individus. Je ne sais pas comment, dans d’autres pays, cette campagne aurait été accueillie, ni jusqu’à quels endroits précis elle aurait pu conduire leurs auteurs ? Dès la rentrée des Chambres, nous tâcherons de trouver le moyen de mettre fin à cela.

Mais, sur le fond des choses, je le répète, je n’ai pas plus de doute que vous.

La question du droit public n’est pas plus douteuse que la question de l’intérêt direct et national de la France. Comme nous l’avons dit nous-mêmes dans un document public, le gouvernement constitué par le Président de la République Azaña, conformément aux directions tracées par le suffrage universel consulté, est le Gouvernement régulier d’une nation amie.

Quand il s’agit de ces mots : gouvernement légal, gouvernement régulier, j’aime mieux y ajouter, quant à moi, les mots ou les formules de « Gouvernement issu du suffrage universel et correspondant à la volonté et à la souveraineté populaire ». Car, camarades, je ne veux chercher que dans notre propre histoire. Notre histoire de France nous enseigne que certains gouvernements, en