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Les premières conversations entre les États-Unis, l’Angleterre et la France ont une origine déjà ancienne. Les premiers contacts remontent au mois de juin. Nous avons rencontré tout de suite, de la part de la Chancellerie de l’Échiquier et de la Trésorerie américaine, une cordialité dans les contacts et des sentiments d’amitié dont nous sommes tout à fait reconnaissants à M. Morgenthau et à M. Chamberlain.

À aucun moment, l’ensemble de la négociation n’a été conçu dans un autre esprit que celui qui marque aujourd’hui cette convention.

À aucun moment nous n’avons envisagé la possibilité d’une opération monétaire unilatérale et sur un plan purement national.

Dès le premier moment, dès le premier jour, nous avons toujours pensé et toujours dit, comme nous avons finalement fait, que l’opération monétaire ne pouvait être conçue que sur un plan international et dans des conditions telles qu’elle puisse effectivement contribuer au rapprochement dès peuples, à la reprise des rapports économiques normaux sur tous les terrains et, par conséquent, qu’elle puisse servir à cette pacification générale qui reste notre but final.

Telles sont les quelques considérations d’ordre tout à fait général que je voulais vous communiquer. Si vous le voulez bien, maintenant, j’aborderai un autre ordre d’idées pour vous montrer quelles sont les caractéristiques du projet qui va être soumis au Parlement.

Nous avons eu quelques difficultés à surmonter, en ce sens que nous avions des obligations, sinon contradictoires, du moins différentes, à concilier.

Nous désirions naturellement ne pas contrarier les effets techniques et mécaniques d’un remaniement monétaire et, au premier chef, le reflux en France de capitaux. D’autre part, et dans un souci que vous comprendrez tous, nous désirions ne pas