Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/220

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nous priver des moyens de rechercher certaines catégories de profit.

Nous avons, dans le texte qui a été déposé, essayé de concilier, dans la mesure du possible, ces deux objets.

Enfin, nous ne pouvions pas non plus perdre de vue la question des prix.

Je ne veux pas du tout entrer dans la controverse qui a rempli tous les débats parlementaires sur les opérations monétaires, et je ne veux pas rechercher si, théoriquement ou pratiquement, la modification des parités a, nécessairement, un effet correspondant sur les prix intérieurs.

Mais je crois très fermement que l’abaissement monétaire permettra de comprimer certains éléments des prix de revient autres que les salaires et qu’il permettra, par l’abondance des capitaux et l’accélération du rythme de la circulation, d’abaisser le taux de l’intérêt.

Je crois qu’en accroissant le débit, il permettra de répartir les charges de la production sur un chiffre d’affaires plus élevé.

Je ne veux pas du tout émettre des pronostics à cet égard. Je suis obligé de considérer que si, par exemple, l’opération anglaise a été faite dans une période de baisse et d’effondrement des prix mondiaux, la nôtre se fait au contraire dans une période de hausse de ces mêmes prix. Par conséquent, — tout en pensant que la question des prix pourra être résolue, tout en prenant les mesures nécessaires pour la résoudre, tout en comptant que les effets de l’alignement monétaire se concilieront à cet égard avec l’accroissement de la masse des revenus, résultat des lois qui ont été votées depuis quelques mois, — il nous était impossible de ne pas prendre un certain nombre de précautions préventives de sauvegarde. Ces précautions intéressent les consommateurs dont la capacité d’achat serait éventuellement menacée, c’est-à-dire ceux pour qui