Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/241

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minées, ont été remises par la précédente législature à d’autres gouvernements, ces délégations se plaçaient au moment où le Parlement se séparait pour de longs mois et sans rien savoir de l’époque de son retour ; tandis que, après cette courte session, vous serez réunis à nouveau dans très peu de semaines, que vous siégerez jusqu’à la fin de l’année, qu’aussitôt après s’ouvrira la session ordinaire et qu’en un mot, nous ne nous séparerons plus. Ainsi, l’usage des pouvoirs que le Parlement nous aurait remis se produirait en réalité sous son contrôle direct et à peu près permanent.

Voilà pourquoi nous avons accepté avec satisfaction de substituer l’amendement, signé par les délégués des groupes de la majorité, au texte que nous avions nous-mêmes indiqué.

Je veux, en terminant, énoncer la dernière raison qui nous a déterminés à accepter la substitution à notre texte de l’amendement Campinchi.

Nous l’avons accepté parce qu’il était le résultat du travail et de la collaboration de tous les groupes de la majorité ; parce qu’il était la marque et la preuve de la cohésion de cette majorité ; parce qu’en l’acceptant, nous marquions la cohésion de cette majorité avec le Gouvernement et la solidité, dans le pays, de la formation politique sur laquelle et majorité et Gouvernement s’appuient.

Cette majorité, je le sais, a été placée aujourd’hui par nous, à bien des égards, dans une situation difficile. Elle a été soumise à une épreuve pénible. Elle y a résisté, comme elle résistera demain, croyez-moi, à beaucoup d’autres.

C’est à cette majorité que je veux faire appel en descendant de la tribune, à cette majorité que le Gouvernement remercie de sa fidélité, et à laquelle il est heureux de prouver une fois de plus la sienne.