Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/340

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rer, vous, que la réforme de la presse, telle que je la conçois et telle que je la soumettrai à mes collègues, permettra au contraire aux auteurs de diffamations d’administrer dans tous les cas la preuve des articulations considérées par la loi comme diffamatoires. La législation actuelle ne le permet pas ; on peut être condamné comme diffamateur quand on a dit la vérité. Je voudrais, quant à moi, que la preuve fût toujours ouverte, que la vérité fût toujours établie, mais que des condamnations civiles écrasantes, correspondant à la réalité du dommage, vinssent alors frapper le mensonge confondu.

Peut-être la Chambre pourra-t-elle se saisir, avant la clôture de la session extraordinaire de ces textes, dont des adversaires sans scrupules et sans honte se chargent chaque jour de prouver la nécessité.

Elle en achèverait donc le vote dès le début de janvier, et nous comptons alors saisir le Parlement de quelques grands projets complétant l’exécution du programme du Rassemblement Populaire. J’envisage, quant à moi, comme les plus urgents, ceux qui concernent l’assurance nationale contre les calamités agricoles, le fonds de protection nationale contre le chômage, l’assistance efficace des vieux travailleurs ou des travailleurs usés inscrits aujourd’hui à nos caisses de chômage, mais qu’une activité économique, même normale, même accrue, ne pourrait plus résorber.

Voilà donc un aperçu du prochain programme de réformes tel que je le conçois. Mais pour les semaines qui vont venir, il est clair qu’elles seront presque entièrement consacrées au vote du budget de 1937. Car nous sommes résolus à le faire voter avant la fin de l’année, sans douzièmes provisoires,