Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/85

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n’en connais pas où les citoyens ont un droit de réquisition vis-à-vis du Gouvernement.

S’il s’agit de mettre en action les forces de police, puis peut-être, le lendemain, l’armée et, qui sait, messieurs ! peut-être aussi certaines de ces ligues qui, en ce moment, contribuent à exciter le mouvement, mais qui, peut-être, s’offriraient demain pour la répression, comme un corps auxiliaire et volontaire… Si c’est cela que vous attendez du Gouvernement, eh bien ! je vous déclare que vous l’attendrez en vain, et je vais vous dire ce que peut, ce que doit être en ce moment, selon moi, l’action du Gouvernement.

Son devoir, bien entendu, c’est d’abord de parer aux situations les plus pressantes, les plus urgentes, et nous l’avons fait depuis deux jours en ce qui concerne les besoins ayant un caractère de nécessité, soit par la nature des denrées, soit par la nature des services. Nous l’avons fait et nous continuerons à le faire. Voilà le premier devoir, le devoir élémentaire.

Le second, et peut-être, à cet égard, un Gouvernement comme le nôtre est-il assez qualifié pour remplir cette tâche — nous pouvons, nous devons le faire — c’est de servir de compositeurs, d’arbitres ; c’est d’employer toute l’autorité du Gouvernement à la conciliation ; c’est d’insister auprès des patrons pour les rapprochements et les conversations nécessaires. C’est de persuader, d’autre part, les ouvriers que l’œuvre de ce Gouvernement qu’ils ont voulu, de ce Gouvernement qu’ils ont contribué à porter au pouvoir, ne peut s’accomplir que dans l’ordre, dans la discipline et dans la sécurité publique.

Enfin — et peut-être surtout — ce que peut et ce que doit le Gouvernement, c’est accélérer le vote des projets réglant les questions essentielles qui sont aujourd’hui débattues entre le patronat et les organisations ouvrières.