Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus important aujourd’hui du prix de revient est le fractionnement entre la quantité d’unités produites de ces charges qui, elles, sont fixes, incompressibles, qui ne diminuent pas à mesure que la production diminue ; car quel que soit le pourcentage de la capacité de production d’une usine, elle payera sensiblement les mêmes impôts, elle aura sensiblement les mêmes frais d’administration et de gestion, elle aura sensiblement les mêmes charges de premier établissement, elle aura sensiblement les mêmes charges de trésorerie.

Cependant, si par hypothèse, un développement de l’activité générale dans ce pays permet à la production de répartir ces charges fixes entre un plus grand nombre d’unités produites, vous lui aurez donné là une ample compensation aux charges nouvelles qu’elle aura à subir du fait de l’augmentation du taux des salaires.

Et d’ailleurs, messieurs, considérez, je vous en prie, ce qui s’est passé, il y a quelques années, à l’époque de ce qu’on a appelé la prospérité. Vous aviez alors, coïncidence des salaires les plus hauts qu’on ait connus avec le plus grand développement et le plus grand bien-être de la production en général.

La situation pour l’agriculture serait-elle, par hasard, différente ? Il est tout naturel que vous envisagiez les répercussions d’ordre moral, d’ordre politique, que les grandes lois ouvrières peuvent exercer sur l’opinion paysanne. Laissez-moi vous dire, cependant, que les masses de l’opinion paysanne prennent une conscience de plus en plus grande, de plus en plus claire, de la solidarité profonde de leurs intérêts avec ceux des masses ouvrières. On l’a parfaitement compris, croyez-moi, dans ces masses paysannes, que, sans y appartenir, je connais aussi quelque peu. Laissez-moi vous dire qu’on y voit de plus en plus clairement ce fait que l’effondrement des prix des den-