Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rées agricoles, au cours des dernières années, n’a été que la conséquence et le contre-coup de la réduction de la demande, laquelle était elle-même la conséquence de la réduction des revenus de la masse des travailleurs et, par conséquent, de l’abaissement du taux général des salaires ; dans la crise agricole en France, l’abaissement des prix agricoles ne fut qu’un phénomène incident. L’agriculture a subi la crise par contre-coup, elle a subi le contre-coup de la crise industrielle qui se traduisait par la réduction de la capacité générale de consommation.

Or, messieurs, quel est précisément notre objectif, quel est l’objet auquel tend l’ensemble des lois que nous vous avons présentées et l’ensemble des mesures que nous préparons et que nous présenterons ultérieurement devant vous ?

Ces mesures tendent toutes, par la convergence de leurs résultats, à développer dans ce pays la capacité générale d’achat et de consommation ; et c’est de cet accroissement de la capacité générale d’achat et de consommation que nous attendons cet effet de stimulation, de rénovation qui donnera promptement à la production, par la réduction des prix de revient unitaires, la compensation des charges nouvelles que les lois sociales lui imposent.

Nous attendons ce résultat pour partie de ces lois elles-mêmes, car augmenter la masse des salaires, c’est augmenter la masse des revenus consommables. Nous l’attendons aussi des mesures qui sont relatives au programme de grands travaux, des mesures par lesquelles nous essayerons de procurer une stabilité à la revalorisation des produits agricoles, des mesures de détente fiscale par lesquelles nous espérons réduire la marge, infiniment trop large aujourd’hui, entre les prix de gros et les prix de détail à la consommation. Nous l’attendons de tout cet ensemble de mesures qui