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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

fond de lui-même le jour où Marie-Anna lui dirait :

— Non, Henri ! S’il te plaît, rien entre nous que de l’amitié.

Certainement, il ne s’en consolerait jamais. Marie-Anna, aimante et bonne ne voulait pas rendre malheureux ce doux compagnon de ses plaisirs de fillette, le jeter pour toujours dans la désolation de ses espérances brisées et enfin s’exposer elle-même à demeurer témoin des tristes résultats de son refus.

Elles arrivèrent à la gare du Grand-Nord. Il y avait peu de monde sur le quai au bord duquel le train des Piles attendait. Un jeune homme se promenait de long en large en dépit du froid. C’était Henri Chesnaye. Il se rendait, selon son habitude chaque samedi chez sa parente des Grandes-Piles pour passer la journée du dimanche. Il aperçut Marie-Anna, Jeannette et la tante Manceau quand elles sortirent de la salle d’attente.

Jeannette serra furtivement la main de Marie-Anna en lui glissant quelques mots à voix basse.

Le train partit.

Ils parlèrent d’abord des études du jeune homme et des examens qu’il devait subir quelques