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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

rait. Seul, Gilbert Sansonnet le venait voir quelquefois mais ses visites étaient rares car il n’habitait plus au château. Après les fêtes de Rézenlieu, il ouvrit une galerie de peintures et d’estampes à Paris. L’installation de son petit commerce nécessita tout son temps. Mais chaque samedi soir il sautait dans le rapide de Granville et arrivait à Rézenlieu aux petites heures.

L’excellent garçon témoigna à l’égard de Jacques d’une attention pleine de délicatesse que celui-ci ne devait pas oublier. Dès qu’il apprit la restauration du pavillon de chasse, Gilbert mit au net et fit encadrer une collection d’aquarelles qu’il avait peintes dans les Laurentides. Sans prévenir Jacques il fit poser les cadres sur les murs du nouveau cabinet de travail. Il y avait cinq vues des Piles : la maison de Marie-Anna, l’Hôtel des Chutes, la place de l’Église, le chemin de La Tuque et une vue panoramique de St-Jacques des Grandes Piles prise de la rive opposée du St-Maurice.

Lorsque les ouvriers quittèrent le pavillon restauré, Jacques vint le visiter. Les aquarelles canadiennes de Gilbert produisirent sur sa nature sensible un choc assez semblable à des baisers