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Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/218

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XVII

RIVALITÉ


Après un été splendide, les Laurentides redevenaient le décor automnal que nous vîmes l’an passé en arrivant dans ces montagnes. La terre se craquelait encore de chaleur sous le soleil de midi mais les nuits étaient fraîches et de plus en plus longues.

Huit mois s’étaient écoulés depuis le départ de Jacques de Villodin et de Gilbert Sansonnet pour la France. Marie-Anna Carlier ne recevait plus que deux visites ordinaires ; celles de Jeannette Manceau et de William.

La jeune fille paraissait heureuse entre l’affection de sa mère et l’amitié fidèle de Jeannette. Elle était toujours belle, admirablement belle, avec ses grands yeux noirs, sa superbe chevelure blonde, son teint pâle de jeunesse tendre. Au premier abord, nul n’eût pu dire que cette jeune fille avait été très malheureuse, que durant ces derniers mois, elle avait traî-