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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Les jeunes filles l’entendirent déclarer qu’il aimait le spectacle des tempêtes parce qu’il faisait naître en lui un sentiment de reconnaissance et d’adoration envers le Créateur. L’intention du jeune Français plut à Marie-Anna ; elle devina qu’il parlait surtout pour la rassurer, mais elle s’inquiétait moins pour elle-même que pour sa mère qui devait se lamenter en sachant son enfant attardée dans les bois sous la colère du ciel.

— Ma pauvre Jeannette, à quelle heure allons-nous rentrer ! s’exclama-t-elle désolée.

Jacques de Villodin s’avança encore.

— J’ai une idée, fit-il.

Elles le virent dérouler le plaid, cette grande couverture de drap écossais qu’il portait jeté négligemment sur l’épaule.

— Si cela ne vous offense pas d’être vues en pareil équipage, reprit-il en souriant, que l’une de vous prenne place à mon bras sous ce grand plaid et l’autre sous la couverture de mon ami Gilbert. Nous sortirons d’affaire ainsi tous les quatre…

— Très jolie, cette idée ! fit Gilbert de sa grosse voix. Nous aurons l’air de deux copies de Paul