Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
238
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

— À la bonne heure ! Voilà qui s’appelle parler ! s’exclama Villodin, en riant à la face de son adversaire furieux. Enfin, nous commençons à nous comprendre !… Vous êtes son fiancé, dites-vous ; et moi, monsieur « je l’étais ». Mais en quittant Marie-Anna l’année dernière, je n’avais pas pensé qu’un homme restait derrière moi, attendant mon départ pour m’enlever la jeune fille que j’aimais, profitant de mon absence et de mon éloignement pour la détacher de moi, pour la séduire enfin !… Pas mal combiné, cette petite machination ! Compliments ! Mais la patience a des limites. J’ai attendu pendant huit mois le temps de venir reprendre l’amour que j’avais laissé ici et c’est le jour même où j’arrive qu’un autre se plante devant moi en me déclarant sans plus de politesse : « trop tard, la place est prise ! » Et vous croyez que je vais vous laisser jouir en paix du fruit de ce joli vol ? Vous croyez encore que je vais repartir et vous abandonner Marie-Anna pendant que vous rirez de moi en me traitant d’imbécile ? Vous êtes fou, monsieur !… Il faut que l’un de nous disparaisse mais le sort seul peut en décider.

— Je vous ai déjà dit que je ne me battrai pas !