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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

à ce fou amoureux qui voulait l’emporter au-delà de l’océan.

Lorsque sa surprise fut dissipée et que la gravité du moment lui eut rappelé l’urgence d’une décision, Madame Carlier prononça :

— Henri a raison, ma fille. Va à Shawinigan et quand M. de Villodin se présentera ici, c’est moi qui le recevrai et lui parlerai. S’il ne quitte pas le Canada après m’avoir entendue, c’est qu’il est un homme mauvais et inintelligent, ce que je ne crois pas.

Marie-Anna lui tendit l’enveloppe sur laquelle le nom de Villodin était écrit.

— Veuillez lui faire parvenir cette lettre, dit-elle. Je crois qu’elle suffira à l’éloigner.

Henri entra.

Ils montèrent tous deux dans un cabriolet de campagne dont la capote de cuir était relevée. Après avoir fait un détour par un chemin creux au pied de la Haute-Pile pour éviter l’Hôtel des Chutes et la traversée de la place de l’Église, ils sortirent du village et furent dans la campagne.

Vers midi, ils arrivèrent à Shawinigan-Falls où Marie-Anna retrouva Jeannette et une amie