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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

violents s’y mêlaient dans une confusion indescriptible. Oh ce rival détesté ! S’il avait pu l’amener sur le terrain, battre son fer, lui traverser la gorge de part en part, il l’eût fait avec la joie amère du désespoir et de la vengeance ! Mais on ne se bat pas au Canada. Henri le lui avait dit assez narquoisement : « Si vous me tuez, vous aurez un jour quelques millions d’années d’enfer pour ce joli cartel et j’en aurai autant, moi, pour l’avoir accepté. »

— Qu’importe ! se disait-il avec son éternelle obstination de Normand têtu. Puisqu’il faut employer les grands moyens je lui mettrai une arme dans les mains et il faudra bien qu’il défende sa vie.

Faisant appel à toute sa présence d’esprit il avisa aux moyens de retrouver Marie-Anna, car il pensait avec raison que le jour où il reverrait la jeune fille il se reverrait lui-même en face de son rival.

Il se proposa un instant, de faire une visite à madame Carlier, croyant que la veuve serait touchée par son malheur mais il se rappela la lettre de Marie-Anna reçue le matin et lui déclarant qu’elle ne reviendrait pas aux Piles tant qu’il res-