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Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/278

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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

santes avec son premier amour toujours vivace et par-dessus tout, cette menace perpétuellement suspendue au-dessus de sa tête ; la rivalité terrible entre Villodin et Henri Chesnaye.

Et pourtant il fallait partir. Marie-Anna était depuis quinze jours l’hôte de Rose Bertelin. Les convenances l’obligeaient à ne pas faire durer cette hospitalité. Elle avait elle-même exprimé le désir de revoir sa mère et de rentrer aux Piles.

Rose remarqua l’émotion que trahissait la pâleur de la jeune fille et comprit qu’elle venait de commettre une maladresse. Elle voulut s’excuser et dit avec un empressement aimable :

— Ne croyez pas un mot de tout ce que je vous ai dit. Les cartes sont souvent menteuses, ce n’est là qu’une façon de passer le temps.

À peine avait-elle dit ces mots que Marie-Anna se leva précipitamment, marcha vers la fenêtre et l’ouvrit. Il y eut de la stupeur dans le salon. Rose et Henri furent auprès de la jeune fille :

— Qu’as-tu, Marie-Anna ? demanda-t-il d’une voix inquiète en lui prenant la main.

— Ce n’est rien ! répondit-elle faiblement en