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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

essuyant une sueur froide qui mouillait son front. J’étouffe… J’ai besoin d’un peu d’air.

Elle resta quelques minutes accoudée à l’appui de la fenêtre, aspirant librement l’air frais de la nuit. Soudain elle distingua un bruit de pas et ses yeux se fixèrent au milieu des ténèbres sur l’ombre mouvante d’un homme qui semblait la regarder. L’ombre approcha. Marie-Anna referma vivement la fenêtre, en disant à Henri, surpris, qu’elle ne voulait pas exposer le salon de Rose à la curiosité inconvenante des passants.

Elle revint s’asseoir à la table. Rose lui tendit un verre d’eau sucrée additionné de quelques gouttes de cognac, Marie-Anna trempa ses lèvres et dit en essayant de sourire :

— C’est fini !…

Les cartes fatidiques avaient disparu ; la conversation reprit un peu forcée. William proposa une promenade en canot sur le St-Maurice, pour le lendemain matin, affirmant que le ciel était tout constellé d’étoiles et que la journée serait très belle.

Un violent coup de sonnette retentit. Une ser-