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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

de penser, vraiment, qu’on la lui présentait en pente douce.

— Je sais !… je sais ce que vous avez découvert au Canada, fit-elle vivement en interrompant l’enragé flirteur. Vous avez vu des montagnes, des lacs grands comme les mers, des fleuves, des forêts, des cataractes… N’est-ce pas que cela est beau ? Allons, je suis enchantée, monsieur de Villodin, de voir à quel point vous aimez le Canada !

Elle se mit à rire d’un bon rire jeune et franc qui fit son visage radieux et son regard pétillant de malice.

Jacques un peu énervé brûla maladroitement ses dernières cartouches :

— Et vous, mademoiselle, me direz-vous à votre tour ce que vous pensez de la France ?

— Mais je ne puis parler de ce que je ne connais pas, répliqua la jeune fille avec une adorable simplicité.

Jacques fut déconcerté. Évidemment son jeu était découvert ; il se trouvait en face d’une intelligence peu commune et tout en l’admirant intérieurement, il se demandait, perplexe, si Marie-Anna s’amusait de son bavardage subtil