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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

cipes, ceux d’un être profondément croyant, conformant toujours ses paroles et ses actes à la morale incorruptible de la religion avec les qualités qu’elle exige ou qu’elle fait naître. L’arrivée de ce nouveau personnage mit au complet la société habituelle des soirées de Melle Carlier, le « Club des Petits-Garçons » comme disait irrévérencieusement Jeannette.

— Comme tu viens tard ! lui dit Marie-Anna quand il se fut assis près d’elle du côté opposé à Villodin.

— J’arrive à l’instant de Lévis où j’ai passé la journée chez mon père, répondit Henri.

— Tu resteras longtemps aux Piles ?

— Je commence ma dernière année d’études, à l’Université, le 8 octobre prochain. J’ai six semaines de vacances à passer dans les montagnes.

— Ainsi nous te verrons souvent ? fit-elle affable.

— Tant qu’il te plaira, Marie-Anna, répondit Henri en la regardant longuement.

Elle ne parut pas remarquer le ton particulier de sa voix ni le regard éloquent qui s’attardait sur ses grands yeux. Elle se retourna sans plus insister auprès d’Henri et demanda :