grand’mère s’affaissèrent sur son sein ; elle devint toute pâle et elle dit à voix basse : « Que Dieu te console mon pauvre garçon ! » Mais quand Christine eut relevé la tête, et qu’elle vit Mila lui tendre la main en lui disant d’une voix affaiblie : « Je suis soldat ; et c’est dans trois jours qu’il me faut partir pour Königgraetz, elle tomba évanouie dans ses bras.
xv.
Le lendemain grand’mère étant allé, comme d’habitude à la rencontre de ses petits-enfants, le premier mot qu’elle leur dit, fut ceci : Devinez, enfants, qui est-ce qui est chez nous. Les enfants cherchèrent un peu, sans trouver encore ; puis Barounka de s’écrier toute la première : « C’est monsieur Beyer ! N’est-ce pas, grand’mère ?
« Oui, tu l’as deviné, et il a amené son fils. »
« Ah ! que j’en suis content ; courons vers lui ! » s’écria Jean ; et déjà il courait suivi de Guillaume, de façon à faire sauter, de côté et d’autre, le petit sac de fourniture scolaire qu’ils portaient au dos.
Grand’mère leur cria de marcher en garçons raisonnables et de ne pas se lancer ainsi comme le gibier ; mais ils étaient déjà loin, aussi étaient-ils tout essouflés, quand ils entrèrent dans la chambre. Leur mère allait les en reprendre ; mais M. Beyer allongea ses longs bras, les leva l’un après l’autre pour les baiser sur les deux joues.
« Qu’avez-vous fait pendant toute l’année, comment vous êtes-vous portés, leur demanda t-il de