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les bêtes sont mortes du coup. » Les enfants s’amusèrent encore quelques instants à considérer les figures d’animaux ; puis leur mère les appela pour souper.

Les années précédentes, les enfants interrogeaient M. Beyer sur les incidents de la vie dans les montagnes ; ils lui demandaient, entre autres questions, s’il ne s’est pas égaré dans le petit jardin de Ribrzoul ; mais cette fois-ci leurs incessantes que stions ne furent adressées qu’à Orel qu’ils écoutèrent avec un grand intérêt, surtout quand le jeune garçon leur raconta les dangers qu’il avait déjà courus avec son père, les choses heureuses qu’il avait faites ; quand il leur dépeint les énormes masses de neige accumulées dans les montagnes, et sous lesquelles les villages demeurent, tout l’hiver comme ensevelis ; alors que les hommes n’en peuvent gagner la surface pour sortir de la maison qu’en montant par la cheminée pour se frayer ensuite un sentier d’une chau mière à l’autre.

Mais c’était là une description qui loin d’être faite pour décourager Jean, ne lui faisait que plus ardemment souhaiter d’être en âge d’aller demeurer chez M. Beyer.

« Quand tu seras chez nous, papa me placera en échange, chez le chasseur de Riesenbourg, pour que je connaisse aussi le genre de vénerie plus facile que le nôtre.

« Ce sera alors dommage que tu ne sois pas à la maison, » dit Jean affligé.

« Tu ne t’y ennuieras pas, nous avons encore chez nous deux garçons chasseurs ; puis mon frère