Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/322

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Vincent qui est de ton âge, puis ma sœur Marie qui t’aimera bien, dit Orel. Pendant que les enfants, assis dans la petite cour écoutaient les récits d’Orel, et regardaient à travers les cristaux qu’il leur avait apportés, M. Beyer entendait grand’mère lui raconter, les terribles effets de l’inondation et lui faire part de tout ce qui s’était passé depuis un an.

« La famille de monsieur mon collègue de Biesenbourg est-elle en bonne santé, » demanda le chasseur ?

« Tous se portent bien, répondait madame Proschek. Annete grandit ; les garçons fréquentent l’école de la montagne Bouge, qui n’est pas aussi éloignée pour eux que la ville. Je suis bien étonnée que monsieur le chasseur ne soit pas encore arrivé ici : il avait dit qu’il s’y arrêterait pour vous voir, en passant pour aller à l’affût. Il a déjà été ici dans la matinée pour me donner des nouvelles du château, il avait reçu une lettre de Vienne. Je me rendis tout de suite au château, où j’ai appris que la comtesse va mieux, que la princesse arrivera pour la fête des moissonneurs ; qu’elle passera ici environ quinze jours, et repartira ensuite pour Florence. Je peux donc esperer que mon mari passera l’hiver avec nous ; la princesse voulant, dit-on, cette fois voyager sans sa suite. Ce n’est qu’une fois, après plusieurs années que nous pouvons enfin passer tous ensemble un temps assez long. Il y avait longtemps, que madame Proschek en avait tant dit ; longtemps, qu’elle avait été aussi heureuse qu’en ce jour où elle recevait la consolante nouvelle, de l’arrivée de son mari. —