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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/347

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« Je vous ai plaints tous deux, quand Thérèse m’en a écrit, » dit M. Proschek en regardant la jeune fille toute pâle.

« Enfin Mila s’arrange-t-il un peu de son nouvel état ? »

Il le faut bien, quoique ce soit pénible. Et qu’y peut-il faire, le pauvre garçon ? répondit Christine, en se tournant vers la fenêtre pour cacher ses larmes.

« Je le crois aussi, dit le chasseur, enfermez un oiseau dans une cage qui soit en or ; et la liberté de la forêt lui paraîtra encore préférable.

« Et davantage encore, quand sa petite femelle y soupire après lui, » dit le meûnier en souriant.

« J’ai été aussi soldat, » reprit M. Proschek. Et alors un sourire se joua autour de sa belle bouche ; et en même temps, ses yeux se tournèrent vers sa femme.

Elle sourit aussi en disant : « Oui, tu as été un héros ! »

« Allons ! n’en ris pas tant, Thérèse ; quand tu es venue du côté des bastions avec ma tante Dorothée, pour voir comme je faisais l’exercice, vous avez pleuré toutes les deux. »

Et toi, tu as pleuré avec nous, lui répondit en riant madame Proschek. « Mais à ce moment là, il n’y avait guère sujet de rire, excepté peut-être pour ceux qui nous regardaient. »

« Je dois avouer, » dit l’excellent maître de la maison qu’à ce moment il m’était parfaitement indifférent qu’on me regardât comme une poule mouillée, ou comme un héros. Je ne demandais pas autant