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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/400

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du lit nuptial, le festin des parents et amis chez la jeune mariée, celui des parents et amis chez le jeune époux, des réunions dont les frais se trouvaient couverts par l’argent des couronnes, tout cela finissait par prendre aux nouveaux époux huit jours, avant qu’ils pussent respirer une bonne fois et se dire : « Enfin, nous voici seuls ! »

Quelques semaines après le mariage de Christine, madame Proschek recevait d’Italie, et de la femme de chambre de la princesse, une lettre qui lui annonçait que comtesse Hortense allait célébrer son mariage avec un jeune peintre, son maître des années précédentes ; qu’elle en était fort heureuse, que les roses fleurissaient à nouveau sur ses joues, et que madame la princesse était entièrement satisfaite. En apprenant l’heureuse nouvelle, grand’mère inclina la tête en disant : « Dieu soit loué ! toutes choses se sont bien arrangées. »

Le but de cette composition n’est pas de dépeindre la vie de cette jeunesse qui vivait autour de grand’mère, et je ne veux pas non plus ennuyer le lecteur, en le promenant, à nouveau, de la vénerie au moulin, et du moulin, encore dans cette petite vallée, où régnait la même vie uniforme.

Les jeunes enfants devenaient grands ; quelques uns restèrent à la maison, se marièrent, et leurs vieux parents leur cédèrent la place, et de même que la vieille feuille tombe du chêne, quand la jeune, en croissant, la repousse. D’autres quittèrent la