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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/399

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figure de la meûnière, qui souriait sournoisement au bavard.

« Achetez-la, achetez-la, je vous la donnerai à bon marché, » disait le meûnier avec force grimaces et en faisant encore tourner la tabatière entre ses doigts ; mais bien lentement cette fois, soit qu’elle fût assez lourde ; soit qu’il n’eut plus les doigts aussi souples que d’habitude.

« Taisez-vous, mon cher, » répliqua la bonne meûnière en riant. « Ce que vous vendriez aujourd’hui, vous seriez bien heureux de le ravoir demain à beaux deniers comptant. Pour insulter, il faut aimer encore. »

La troisième fois devait être la bonne. C’était bien en effet la haute et svelte prestance de la fiancée. Le bavard n’en offrait, répétait-il, qu’un vieux sou ; mais le fiancé répandit l’argent et l’obtint. Ce fut alors que les femmes, envahissant la chambre, se prirent par les mains, pour faire le cercle et y enfermer le fiancé ; puis, elles se prirent à chanter : « C’est fait ! Voilà que c’est terminé : la fiancée a le bonnet ; les gâteaux sont mangés, etc. » Dès lors, la fiancée appartenait aux femmes. L’argent que le fiancé en avait donné, fut dépensé le lendemain dans la matinée, quand elles vinrent pour monter le lit ; et alors, nouveaux chants et nouvelle explosion de gaité.

Le bavard avait dit que des noces en règle devaient durer huit jours ; et c’était l’ordinaire poul ies mariages un peu huppés.

La préparation des bouquets et des couronnes à la veille du mariage, sa célébration, l’arrangement