Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/327

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» Et celui-là fait bel et bien la guerre, non cette guerre bizarrement mécanique, dont nos grandes nations industrielles ont donné l’exemple dans ces derniers temps, cette guerre où de longues armées de machines s’étendant l’une devant l’autre sans qu’on y voie figure d’homme qui les fasse mouvoir, se renversent et se détruisent méthodiquement pièce à pièce, jusqu’à ce qu’il ne reste pas morceau de l’une d’elles : après quoi il se trouve de part et d’autre une douzaine de mécaniciens tués ou blessés des éclats de leurs instrumens, tant l’homme civilisé prend de précaution pour garantir sa précieuse vie ; ridicules parodies de la guerre, où l’on croirait voir une mascarade de démons grotesques se moquant de l’espèce humaine. (Rires et applaudissemens au banc des militaires.) Mais il fait la vraie guerre ; la guerre où des centaines de mille hommes se déployant dans l’immensité des plaines, couvrent le sol comme des four-