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Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/346

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rello certains sons de trombonne, espèce de musique de l’autre monde qui vous annonce qu’il ne s’agit plus du tout de plaisanter et que la statue du commandeur est un personnage très-sérieux. Voilà précisément la situation où je me trouve. Ou si vous l’aimez mieux, je suis comme au moment où cette même statue vient interrompre les joyeux refrains de don Juan pendant son souper. Alors les lustres s’obscurcissent, les trombones font résonner leur lugubre et pourtant sonore voix de cuivre, les basses font ronfler leurs grosses cordes, et l’on sent qu’une scène tragique va commencer.

C’est ici que se présenterait une belle occasion de traiter la question, si rebattue par les critiques, de savoir à quel point le comique peut être mêlé au sérieux, et s’il est permis à des yeux que la tristesse vient de renfrogner, de se laisser relever vers les