Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/351

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— Vous ne comprenez rien à cela, Philirène, dit-elle. Je vois ou plutôt je sens votre étonnement. Cependant vos préventions s’affaiblissent : vous pourriez éprouver de la sympathie pour moi…

— Madame, répond-il d’une voix douce, pourquoi non ? Vous êtes souffrante, et la nature qui ne m’a pas non plus épargné la douleur, ne m’a pas refusé la compassion pour celle d’autrui.

— Ah ! je sens que vous dites vrai. Vous êtes bon. Pourquoi faut-il que j’aie été condamnée par mon caractère, par mes opinions, à vous montrer tant d’éloignement ! Il parait que Dieu le voulait ainsi : je n’en murmure pas. Mais, je vous en conjure, pardonnez les hauteurs de la femme que vous avez connue en moi jusqu’à présent !

— Elles ne m’ont point offensé, parce que je les ai toujours expliquées. Je conçois