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Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/352

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vos croyances ; je les respecte même comme une sublime portion de la vérité, comme la vérité du passé.

— Oh ! dit vivement cette femme singulière, en prenant les mains de Philirène, qu’elle presse tendrement sur son cœur, laissons-là mes idées, qui n’ont guère d’empire sur moi dans l’état où je suis à présent. Ici je suis détachée des passions du monde, auxquelles je m’associe avec tant d’ardeur ; je les vois presque en pitié ; je les entends bruire sans émotion, comme le lointain murmure des vagues arrive à ceux qui dorment sur le rivage. Non, je n’entends plus à présent qu’une seule voix, la voix de la nature, qui me parle plus haut que toutes les voix de la terre, qui me crie… ah ! vous ne l’avez donc pas deviné, et pourquoi tarderais-je à le dire ? qui me crie que vous êtes… que tu es mon fils, mon fils chéri, mon fils, partie de moi-même, mon fils