Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/353

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que j’ai porté si douloureusement, hélas ! et de cette douleur qui n’était point calmée par la tendresse et par l’espérance ; mon fils que j’ai eu l’inhumanité de ne point presser contre mon sein, de ne point tenir embrassé sur mes genoux, mon fils que j’ai paru ne pas connaître, qui ne m’a pas connue, et qui, à cause de moi, n’a pas même eu le bonheur de connaître son père ! Est-ce que tu ne m’entends pas, cher Philirène ? Est-ce que tu ne me crois pas ? Oh ! si, tu me crois ; car pourrais-je mentir une telle chose !

— Je le crois, dit Philirène, en l’embrassant avec une tendresse filiale ; certes vous êtes ma mère, puisque c’est vous qui le dites.

—-Ah ! voilà un baiser qui épanouit mon cœur, si long-temps desséché par les passions du monde !