Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/77

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Mirzala, aussi fine que bonne, n’insiste pas ; et abondant même dans le sens de sa sœur, elle approuve fort l’entier oubli de l’infidèle, et s’attache à montrer combien il avait peu de qualités qui pussent le rendre digne d’un profond attachement ; puis elle passe un peu malignement à un autre sujet de conversation.

— Vous disiez donc, reprend Politée, que vous l’avez vu bien réellement lui-même. Comment était-il ?

— Mais, répond Mirzala en souriant, il était toujours beau, ses traits se dessinant avec délicatesse, quoique avec grandiose, son regard de feu, sa stature élevée…

— Oh ! je sais tout cela, dit Politée avec une légère impatience cachée dans un ton plein de douceur ; ce que je te demande, bonne Mirzala, c’est… c’est…

— Comment puis-je vous dire cela ?

— Oh ! tu m’impatientes avec tes mystè-