Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/83

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une glace, comme les femmes n’y manquent jamais dans toutes les circonstances où leur beauté est intéressée dans une question. Puis, suffisamment rassurée par cette inspection fugitive, elle dit :

— Pourquoi pas, chère Politée ? Mais vous m’aimez trop pour être capable de chercher à lui plaire ; et puis, il me semble que ce n’est point un homme comme lui qui aurait pu jamais vous convenir.

— Qu’en sais-tu ? pauvre enfant, toi qui n’as guère vu que lui dans le monde.

Il est dans notre nature de ne pas toujours accepter les désavantages de notre position. Une recluse, qui n’a vu le monde qu’à travers la grille de son parloir, a la prétention de connaître au moins parfaitement ce qu’elle en a vu, et même d’en avoir vu ce qu’il y a de mieux à voir. C’est ainsi que la naïve Mirzala, sentant presque son amour-propre blessé de ce qu’on lui