Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/84

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rappelle qu’elle n’a vu qu’un seul homme, se trouve portée à faire cause commune entre le mérite de cet homme et son amour-propre, à les rendre tous deux solidaires. Elle veut qu’il soit le premier des hommes, pour qu’elle ne soit pas la plus inexpérimentée des femmes.

— Eh ! oui, je le sais bien ; il est le seul devant lequel j’aie paru sans voile ; il est le seul que j’aie pu observer depuis que je ne suis plus un enfant. Aussi l’ai-je bien étudié ; aussi le sais-je par cœur, mon Philirène. Comme il est bon, comme il est aimable, comme il est spirituel ! Comme ses idées sont grandes et généreuses, et toujours dirigées vers le bonheur et la dignité morale de l’espèce humaine ! Combien il y a d’élévation religieuse, de sentimens tendres au fond de son scepticisme que je ne partage pas, mais qui me conçoit si bien, moi, pieuse et presque dévote. Et puis, si l’on