Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/94

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Il ne faut pas, disait-elle, que mon fils s’énorgueillisse de l’origine que Dieu a bien voulu lui donner, pas plus qu’on ne doit s’énorgueillir de la richesse, de la beauté, des talens même et de l’intelligence, autres dons de Dieu, qu’il nous retire quand il lui plaît… Mon Jules ne manquerait pas de gouvernantes qui lui diraient à chaque instant : Quelle gloire pour vous d’avoir pour bisaïeul maternel le célèbre ingénieur qui, né simple ouvrier, et sans beaucoup d’instruction, a tant aidé par ses canaux le commerce maritime, qui a inventé l’instrument si simple et si puissant pour creuser les ports et déblayer le lit des rivières, et, par la forme de ses bâtimens, a changé de face la navigation des mers ! Quelle gloire d’avoir pour aïeul le richissime capitaliste qui entreprit la conquête commerciale de Timouctou et en commença la civilisation, et dont l’illustre fille fait tant parler d’elle dans l’univers !