Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/95

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Politée aimait bien mieux auprès de son fils une femme aussi peu disposée que madame Charlotte à le gâter sous ce rapport-là. Elle pouvait compter qu’il ne manquerait nullement des préservatifs contre l’orgueil dont on avait soin de gratifier les triomphateurs romains. Les hautes filiations industrielles, financières et même intellectuelles, loin d’obtenir de la royale gouvernante le moindre signe d’admiration ou même de déférence, n’étaient saluées que par des sourires dont le savoir-vivre seul pouvait dérober l’intention dédaigneuse. On n’avait point à craindre qu’elle ne se fît faute d’insinuer à son élève qu’il était petit-fils et arrière-petit-fils d’honnêtes et ingénieux artisans, qui n’auraient joué aucun rôle dans l’état social des monarchies européennes, et qui seulement auraient pu prétendre à un brevet d’invention accordé par l’autorité administrative, et à quelques paroles bienveillantes tombant