Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/50

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xnvt INTRODUCTION.

n’invente pas, il se souvient. D’ailleurs, clest un livre à son usage qu’il compose, et il cherche moins à enseigner qu’à se rendre compte ; il jette les yeux sur sa vie présente au moment de la perdre, et s’inquiète dela vie future au moment d’y entrer, en sorte que cet ouvrage a le douloureux intérêt d’un testament. Exilé, proscrit, près de la mort, il recherche dans ses lectures antérieures, et résume toutes les vérités morales qui peuvent diminuer ses souffrances, relever son courage, et lui donner Yespoir d’un monde meilleur, où l’homme vertueux ne soit pas puni de sa vertu même. Or, dans cette revue des maîtres qui l’ont initié à la vérité morale et à la science philosophique, c’est Platon qui occupe toujours la place d’honneur, non pas, il est vrai, le Platon d’Athèues, mais celui d’Alexandrie, commenté, amplifié, défiguré souvent par la dialectique a outrance et le mysticisme aventureux de la nouvelle école. Nous n’irons pas loin dans le rapide examen que tions nous proposons de faire, sans avoir à noter cette tendance de Boèce il exagérer les idées du maître.

Boece parle beaucoup de Dieu dans son livre, parce que c’est il I)ieu que tout se rapporte nécessairement dans le monde, parce que Dieu est le principe et la fin de toutes choses. Cependant, prend-il Dieu comme un être personnel, existant d’une existence qui lui soit propre, placé dans le monde, hors du monde, au-dessus du monde, et indépendant par essence des lois qui gouvernent la création ? Oui et non. Selon lui, il existe un être tout-puissant et éternel, antérieur,