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LI
INTRODUCTION.

ception des idées générales. De tous les êtres mortels, l’homme seul possède cette faculté ; il lui doit la prééminence et la royauté qu’il exerce sur la terre. La quatrième faculté, intelligence, est le couronnement de toutes les autres ; non-seulement elle s’élève, comme la raison, à la connaissance des universaux, mais elle possède virtuellement la notion complète de la nature intime des choses ; et cette faculté, qu’on pourrait appeler l’intuition de l’absolu, est l’attribut exclusif de la divinité. Quant aux idées elles-mêmes, elles se partagent en catégories distinctes, selon la nature des facultés auxquelles elles correspondent. Considérées dans leur origine, elles sont tout à la fois acquises et innées z acquises, parce qulelles ne se dégagent des objets et ne se manil estent que sous l’action de nos facultés ; innées, parce qulelles existaient dans l’âme antérieurement à son union avec le corps, et qulau moment ou cette union s’est opérée, faction prédominante de l’élément matériel sur l’élément spirituel a bien pu les effacer en partie, mais non les détruire ’. [fame, en effet, est une émanation de la substance même de Dieu ; elle vivait autrefois dans le sein de la divinité, ou plutôt elle faisait partie de la divinité même, et à ce titre, elle possédait l’intelligence, cette faculté souveraine qui, comprenant toutes les autres, équivaut à la connaissance claire, pleine et entière de toutes choses. Il suit de la que les idées qui se produisent 1. Conso]., pp. 295 et 307.