Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/59

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INTRODUCTION. nv

Boèce, du moins, eut le mérite de la mettre sous un jour tout nouveau. Son système, il est vrai, re’ose sur une théorie de l’éternité ui dé’:) avait été l

exposée par Platon’, et développée par l’école d’A· Alexandrie ; mais avant Boèce, personne, que nous sachions, n’avait cherché dans cette conception métaphysique un moyen de conciliation entre le dogme de la liberté de l’homme et celui de la prescience de Dieui. Cette partie du traité de la Consolatiorz est, sans contredit, la plus originale et la mieux réussie du livre. Selon Boèce, si ces deux dogmes, qui paraissent également vrais lorsqu’on les considère isolément, semblent s’exclure quand on les rapproche l’un de l’autre“, c’est que l’on ne tient pas compte de la différence radicale qui sépare le mode d’existence de l’homme du mode d’existence de Dieu. Dieu vit dans l’éternité ; llhomme vit dans le temps ; or, entre llidée un long traité dans lequel il discute les opinions de tous les philosophes et de tous les théologiens à cet égard, convenait que ce problème n’avait pas encore reçu de solution satisfaisante. Qui pourrait dire qu’il est aujourd’hui résolu P ln matéria de Faro et T.ihero Arbitrio numeratae sunt sex opinion es, et nulla harum est sine ratione et sine tliificultatibus et angustiis. Si namque quis attente consideravérit, et sola ratione moveatur, nulla est qua : ex toto satistiaciat. >> (De Fam, Lib. Arbitr. et Prrw. Dei, Epilog.)

1. Voy. la note ’18 du livre V, p 394. 2. Selon quelques commentateurs, Boèee aurait emprunté sa théorie au traité du Libre Arbitre de saint Augustin. C’est une erreur ; Pargumentation de saint Augustin ne ressemble en rien à celle de notre auteur.

3. Crmw/., p. 295.