Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/60

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d’éternité et l’idée de temps, il y à une contradiction complète et nécessaire ; c’est donc à tort que l’on s’obstine à expliquer l’une par Vanalogie qu’on lui suppose avec l’autre. Le temps est une succession de durées partielles ; chaque durée a nécessairement un commencement et une fin ; le temps, qui ne représente rien autre chose que la somme de plusieurs durées, adonc aussi un commencement et une fin. Qu’est-ce maintenant que Yéternité ? Est-ce une succession de plusieurs temps, comme le temps est une succession de plusieurs durées ? évidemment non ; car, de même que le temps commence et finit avec la quantité de durées partielles qu’il embrasse, l’éternité devrait commencer et finir avec la quantité de temps consécutifs dont elle serait composée ; or, l’idée de commencement et de fin est contradictoire à celle d’éternité. Cette différence capitale en entraîne une seconde non moins importante ; chaque durée ne peut être considérée que sous un de ces trois points de vue : où elle est accomplie, où elle s’accomplit, ou elle s’accomplira ; de là, pour le temps, trois états en dehors desquels il est impossible de le concevoir : le passé, le présent et le futur. Il ne saurait en être de même pour l’éternité ; n’ayant ni commencement ni fin, il est clair quielle ne peut avoir ni passé ni futur, puisque le passé représente un état qui a fini, et le Futur un état qui doit commencer. Reste le présent, et c’est la, en etlet, le seul des trois états du temps qui ne soit pas incompatible avec Véternité. Il y à toutefois cette dil’l’érence essentielle que, dans le temps,