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Page:Bogaerts - Pensées et maximes.djvu/20

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Mais le souffle glacial du désenchantement a passé sur tout cela, et tout cela a disparu pour toujours, comme de légers nuages qu’emporte et disperse l’aquilon.

Et dites-moi : lorsque nos illusions s’évanouissent, lorsque notre pied heurte enfin la borne du champ de la réalité, n’est-ce pas alors que nous sentons la tristesse s’attacher à notre âme, le découragement et le dégoût de la vie s’emparer de nous ? Ne sommes-nous pas alors aussi étrangers sur cette terre nouvelle qui s’offre devant nous que l’est sur une plage inconnue le malheureux que la tempête y a jeté ? — N’est-ce pas dans ce terrible moment de transition que l’on voit tant de lâches quitter volontairement la vie parce que le présent n’est pas pour eux la réalisation du passé ?